Personnellement, depuis que j’utilise l’IA, c’est une réalité. Je vais plus vite, je travaille mieux, et je suis plus productif… Terminées les tâches rébarbatives et répétitives. Mais je dois bien finir par admettre qu’il y a un problème que je n’arrive plus à ignorer.
Ce n'est pas une simple erreur dans ses réponses. C'est bien plus insidieux. En effet, c'est quelque chose qui se métamorphose en moi. Comme si, imperceptiblement, mon cerveau s'éteignait. Je me surprends à ne plus chercher de solutions, et à ne plus faire les connexions que je faisais avant. Est-ce que cette technologie qui me rend "plus productif" d’un côté, est en réalité en train de diminuer lentement et de manière implacable mon intelligence?
C’est une réalité. L'IA nous fascine presque tous. Elle s’avère extraordinaire pour résoudre nos problèmes, rédige nos textes, organise nos pensées chaotiques, et accélère aussi nos apprentissages. En résumé, en quelques secondes, elle accomplit ce qui nous aurait demandé des heures de sueur.. Mais justement voilà la face cachée de cette révolution. A force de tout déléguer, d'automatiser chaque effort mental, et de fuir la moindre friction cognitive... ne sommes-nous pas en train de sacrifier silencieusement nos capacités cérébrales ?
Malheureusement les symptômes sont déjà là, et vous-mêmes vous les ressentez peut-être : cette concentration s’évaporant plus vite qu'avant, cette paresse mentale face à un problème complexe, ce besoin presque addictif de vérifier chaque information avec l'IA... Hélas ce n'est pas de la paranoïa. Des études scientifiques ont déjà documenté ces effets avec les GPS, lesquels ont détérioré notre sens de l'orientation, ou les calculatrices, qui ont érodé nos capacités mathématiques. Et concernant l'IA? Cette dernière s'attaque à quelque chose de bien plus fondamental et précieux : notre capacité même à penser.
Ainsi, dans cette vidéo, je vais vous révéler ce que l'IA fait réellement à notre cerveau pendant que nous sommes distraits par sa magie et pourquoi cela est si difficile à percevoir. Je vais vous montrer également quels sont les dangers cognitifs réels qui menacent notre intelligence. Et enfin et surtout : comment continuer à exploiter cette technologie sans sacrifier notre autonomie intellectuelle, notre créativité originale ainsi que notre capacité à résoudre des problèmes complexes. Attention l'IA n'est pas qu'un simple outil - elle est le miroir déformant de notre intelligence. Et si nous n'agissons pas rapidement nous risquons de devenir progressivement incapable de penser, réfléchir voire même vivre sans elle.
L'IA dans notre quotidien
La révolution silencieuse
Nous vivons une transformation radicale se déroulant presque en silence. En effet , ChatGPT a atteint le milliard d'utilisateurs quatre fois plus rapidement que Facebook, et selon McKinsey, 78% des professionnels utilisent désormais l'IA générative chaque semaine.
Mais le chiffre qui devrait vraiment nous interpeller concerne la génération qui construit actuellement ses habitudes cognitives : 89% des étudiants universitaires utilisent de manière régulière l'IA pour leurs devoirs, et même 42% admettent ne plus essayer de résoudre des problèmes complexes par eux-mêmes.
"Avant, je passais des heures à comprendre un concept. Maintenant, je demande simplement à l'IA. C'est tellement plus rapide... mais parfois, je me demande si j'apprends vraiment."
Soulignons que cette transformation n'est pas limitée au monde académique. Ainsi, dans les entreprises, 67% des tâches rédactionnelles impliquent désormais l'IA, réduisant considérablement le temps consacré à la rédaction de 41%. Ce qui est frappant, c'est que nous ne réalisons pas à quel point ces outils redéfinissent notre manière même de penser, à tel point que cela entraîne une modification dans les mécanismes de fonctionnement de notre cerveau.
Les bénéfices apparents
Bien-entendu, les avantages de l'IA sont indéniables puisque, entre autres, la productivité des travailleurs intellectuels augmente énormément grâce à l'IA générative.
De plus, cette amélioration s'accompagne d'une réduction significative des marqueurs biologiques du stress chez les professionnels déléguant leurs tâches cognitives répétitives. L'IA a également démocratisé l'accès à des compétences autrefois réservées aux experts – telles que la programmation, le design, et la rédaction – transformant radicalement ainsi ce qu'un individu peut accomplir seul.
Sophia, fondatrice d'une petite entreprise de marketing digital, résume parfaitement ce bénéfice : "Sans l'IA, je n'aurais jamais pu lancer ma société. C'est comme avoir une équipe entière à portée de main."
Ces bénéfices sont effectivement bien réels. Mais comme toute médaille, celle-ci a son revers.
La dépendance invisible
Ainsi, un phénomène inquiétant émerge : l'"IA-dépendance". Une étude publiée en 2024 dans le Journal of Technology & Cognition révèle que 47% des utilisateurs réguliers d'IA ressentent une anxiété significative lorsqu'ils doivent travailler sans elle.
Cette dépendance se manifeste par un nouveau réflexe cognitif identifié par les chercheurs : face à un problème, nous pensons désormais "Comment demander cela à l'IA?" plutôt que "Comment résoudre ce problème?"
Une expérience particulièrement révélatrice de l'Université de Toronto montre que les utilisateurs réguliers d'IA abandonnent 68% plus rapidement face à des défis intellectuels lorsqu'ils n'ont pas accès à leur assistant numérique.
Marc, développeur logiciel depuis 15 ans, a vécu cette réalité : "Un jour, pendant une panne, j'ai dû écrire un algorithme simple sur papier... et j'ai bloqué. C'était comme si une partie de mon expertise s'était évaporée. Ça m'a vraiment fait peur."
Malheureusement, ce que nous déléguons, nous cessons de le pratiquer. Et ce que nous cessons de pratiquer, notre cerveau l'optimise à la baisse, comme une sorte de cercle vicieux. C'est ce mécanisme neurologique que nous allons maintenant explorer.
Mais avant cela, posez-vous cette question : quand avez-vous résolu pour la dernière fois un problème complexe sans consulter immédiatement une IA? Si vous avez du mal à vous en souvenir, c’est que vous en êtes aussi victime.
Ce que l'IA fait à notre cerveau - Perspectives neuroscientifiques
Notre cerveau est façonné par nos habitudes
Pour commencer, notre cerveau n'est pas une structure figée, mais bien un organe extraordinairement plastique se reconfigurant constamment en fonction de nos activités quotidiennes. Cette propriété, nommée "neuroplasticité", est à la fois notre plus grande force et potentiellement notre plus grande vulnérabilité à l'ère de l'IA.
Le neurologue canadien Donald Hebb avait formulé dès 1949 ce qui est devenu un principe fondamental des neurosciences : "Les neurones qui s'activent ensemble se connectent ensemble." En d'autres termes, les circuits neuronaux que nous sollicitons régulièrement se renforcent, tandis que ceux que nous n'utilisons pas s'affaiblissent progressivement.
Une étude révolutionnaire publiée en 2023 par l'Université de Californie a utilisé l'IRM fonctionnelle afin d’observer les modifications cérébrales chez des utilisateurs intensifs d'IA génératives telles que Chatgpt sur une période de 18 mois. Les résultats y sont saisissants :
Les chercheurs ont effectivement constaté une diminution significative de l'activité dans certaines régions du cortex préfrontal – particulièrement celles associées à la résolution de problèmes complexes et à la planification stratégique – lorsque les sujets étaient confrontés à des défis intellectuels sans assistance IA.
Le Dr Adam Gazzaley, neuroscientifique à l'Université de Californie à San Francisco et auteur de l'étude, explique ce phénomène :
"Nous observons ce que nous appelons un 'désengagement cognitif'. Lorsque nous cessons systématiquement d'exercer certaines fonctions mentales, les réseaux neuronaux correspondants s'affaiblissent, tout comme un muscle s'atrophie sans exercice. Le plus préoccupant est la rapidité avec laquelle ces changements surviennent – bien plus vite que ce que nous avions initialement prévu."
Notons que cette reconfiguration neuronale n'est pas forcément problématique en soi – notre cerveau s’adaptant constamment aux outils que nous utilisons. Mais la nature et l'ampleur des fonctions cognitives que nous déléguons aujourd'hui à l'IA sont sans précédent dans l'histoire humaine.
Les précédents historiques
Maintenant, pour comprendre ce qui nous attend, examinons les effets cognitifs documentés d'autres technologies numériques que nous avons massivement adoptées.
Le "GPS effect" est peut-être l'analogie la plus pertinente. Une étude publiée en 2020 dans le Journal of Cognitive Neuroscience a révélé une réduction de près de 90% des capacités d'orientation spatiale chez les utilisateurs intensifs de GPS comparés à ceux qui naviguent régulièrement sans assistance. Plus troublant encore, des scans cérébraux ont montré une diminution du volume de l'hippocampe – la région responsable de la mémoire spatiale – chez ces mêmes utilisateurs.
La Dr. Sparrow avait prédit ce phénomène : "Nous devenons symbiotiquement dépendants de nos technologies informatiques. Les ordinateurs deviennent une forme primaire de mémoire externe, où l'information est stockée collectivement en dehors de nous."
Le parallèle avec la calculatrice offre également des enseignements précieux. Des études longitudinales menées dans les années 1990-2000 ont démontré une érosion significative des compétences arithmétiques de base chez les élèves utilisant systématiquement des calculatrices. La capacité à effectuer mentalement des opérations mathématiques simples s'est alors détériorée de génération en génération.
Mais l'IA va bien au-delà de ces exemples. En effet, elle ne se contente pas de nous orienter ou de calculer pour nous – elle pense littéralement à notre place dans une multitude de domaines et cela impacte le fonctionnement même de notre cerveau d’une façon non négligeable.
Les mécanismes neurocognitifs spécifiques impactés par l'IA
Des recherches récentes ont identifié quatre fonctions cognitives particulièrement vulnérables à l'utilisation intensive de l'IA générative.
Tout d’abord, la mémoire de travail qui constitue notre "tableau noir mental" où nous manipulons temporairement les informations pour résoudre des problèmes. Une étude longitudinale menée par l'Université de Toronto en 2024 a documenté une diminution moyenne de 18% de la capacité de mémoire de travail après 6 mois d'utilisation intensive d'IA génératives chez des professionnels.
Le Pr. Sarah Mendelsohn, qui a dirigé cette recherche, précise :
"La mémoire de travail est comme un muscle cognitif qui se renforce avec l'usage. Lorsque nous déléguons systématiquement à l'IA les tâches qui sollicitent cette fonction – comme la synthèse d'informations complexes ou la planification en plusieurs étapes – nous privons notre cerveau d'un entraînement essentiel."
Mais l'histoire ne s'arrête pas là… La pensée divergente et la créativité subissent également des modifications mesurables. Les recherches du Dr. Robert Epstein ont mis en évidence un phénomène d'"ancrage cognitif" où les suggestions de l'IA limitent considérablement notre exploration d'idées alternatives. Dans une expérience comparant des groupes utilisant ou non l'IA pour un exercice de brainstorming, contrairement à ce que nous pourrions penser, le groupe assisté par IA a généré 41% moins d'idées véritablement novatrices.
Ce phénomène fait écho aux travaux du psychologue Mihaly Csikszentmihalyi concernant la créativité authentique, qui nécessite précisément les périodes de lutte cognitive que l'IA nous permet d'éviter.
Et à ce niveau-là, cela devient réellement préoccupant… L'attention profonde et la concentration nécessaires, déjà mises à mal par les médias sociaux et les smartphones, subissent alors une pression supplémentaire avec l'IA. La Dr. Gloria Mark de l'Université de Californie à Irvine a documenté une fragmentation accrue de notre attention. Ses recherches montrent que les utilisateurs réguliers d'assistants IA ont tendance à abandonner 31% plus rapidement lorsqu'ils rencontrent un obstacle intellectuel, comparativement à leur comportement avant adoption de ces outils.
Et vous pensez que c'est fini ? Détrompez-vous… Le raisonnement critique – c’est-à-dire notre capacité à évaluer des arguments, identifier des sophismes et construire des raisonnements solides – montre des signes inquiétants d'érosion. Une étude du MIT Media Lab publiée en janvier 2024 a révélé une diminution de 23% de la capacité à identifier des sophismes logiques chez les utilisateurs réguliers d'IA, comparativement au groupe contrôle.
Le Dr. Jared Cohen, principal auteur de cette étude, explique ce phénomène :
"Lorsque l'IA nous fournit constamment des analyses toutes faites, notre 'muscle' de raisonnement critique s'atrophie. Nous observons une tendance croissante à l'acceptation passive des réponses générées par l'IA, même lorsque celles-ci contiennent des erreurs logiques subtiles."
Malheureusement ces transformations neurologiques sont loin d’être anecdotiques et facilement réversibles. Elles reflètent des modifications structurelles dans nos circuits neuronaux – c’est-à-dire la reconfiguration silencieuse de notre cerveau pour s'adapter à un monde où l'effort cognitif est systématiquement externalisé.
L'analogie la plus pertinente serait peut-être celle d'un astronaute en apesanteur. Sans la résistance constante de la gravité, ses muscles s'atrophient rapidement, au point de ne plus pouvoir supporter son propre poids au retour sur Terre. Notre cerveau, libéré de la "gravité cognitive" que représentaient les défis intellectuels quotidiens, pourrait subir une forme similaire d'atrophie.
Comme le résume la neuroscientifique Maryanne Wolf, spécialiste de la lecture et de la cognition : "Nous risquons de devenir des experts à naviguer dans un océan d'informations, tout en perdant la capacité à plonger dans ses profondeurs."
Si vous souhaitez apprendre à utiliser l'IA sans compromettre vos capacités cognitives, j’ai créé dans ce but, une masterclasse “Comment utiliser l’IA pour devenir augmenté mais pas remplacé ?”. Celle-ci vous révélera exactement de quelle manière intégrer l'intelligence artificielle dans votre vie sans jamais compromettre vos capacités cognitives afin d'augmenter ces dernières et de vous rendre plus productif. Je vous y montre concrètement comment utiliser l’IA en tant qu’assistant pour vous aider à aller plus vite et plus profondément dans vos réflexions C’est là le plus grand challenge de cette révolution qu’est l’intelligence artificielle. Le lien est disponible dans la description.
Revenons maintenant sur les mécanismes invisibles de la dégradation cognitive que peut engendrer l’utilisation de l’IA.
Les mécanismes invisibles de la dégradation cognitive
Le paradoxe de l'effort mental
Un paradoxe fondamental est au cœur de notre relation avec l'IA : ce qui nous semble difficile et parfois désagréable est précisément ce qui renforce notre cerveau. C'est le principe de "difficulté désirable", formalisé par le psychologue Robert Bjork de l'UCLA.
Une étude révélatrice a suivi deux groupes d'étudiants en médecine : l'un utilisant l'IA pour simplifier des textes médicaux complexes, l'autre étudiant les textes originaux sans assistance. Six mois plus tard, le groupe sans IA montre une compréhension 34% plus profonde et une rétention 41% supérieure.
Bjork explique : "L'effort cognitif n'est pas un obstacle à surmonter - c'est littéralement le mécanisme par lequel notre cerveau se renforce. Quand l'IA élimine ces difficultés, elle nous prive des conditions mêmes qui permettent un apprentissage durable."
Ainsi, l'IA, en supprimant à la fois la charge cognitive improductive (la frustration, et la répétition) et celle productive (la réflexion profonde, ainsi que la formulation personnelle), court-circuite le processus même d'apprentissage. C'est comme vouloir se muscler en regardant quelqu'un d'autre soulever des poids. Malheureusement cela a ne fonctionne pas.
L'atrophie des fonctions supérieures
Le cortex préfrontal, qui est le siège de nos fonctions exécutives les plus sophistiquées, montre des signes préoccupants d'adaptation à cette délégation cognitive.
Les scans IRM fonctionnels réalisés par l'équipe du Dr. Randy Buckner à Harvard révèlent bien une réduction significative de l'activité préfrontale chez les utilisateurs habitués à l'IA, même plusieurs jours après leur dernière utilisation. Soulignons que ce n'est pas une dégénération physique, mais plutôt une réallocation des ressources cérébrales.
Ce syndrome du "cerveau externalisé" affecte particulièrement notre capacité à persévérer face aux défis intellectuels. Une expérience de Stanford a mesuré que des professionnels ayant délégué certaines tâches à l'IA pendant plusieurs mois mettaient 3,7 fois plus de temps pour retrouver leur niveau de performance antérieur.
La perte d'intuition experte
L'expertise véritable ne peut se résumer seulement à des connaissances, mais à une intuition spécifique développée à travers des milliers d'heures de pratique délibérée. Cette "intuition experte", c’est-à-dire la capacité d'un médecin à "sentir" un diagnostic ou d'un programmeur à identifier instinctivement un bug, est particulièrement vulnérable.
Un chirurgien chevronné témoigne : "Les résidents qui utilisent systématiquement l'IA pour diagnostiquer montrent une capacité réduite à reconnaître les patterns subtils. Ils savent quoi faire mais pas pourquoi - c'est inquiétant quand une vie est en jeu."
Quant au neurobiologiste David Eagleman, il résume ce mécanisme invisible : "Notre cerveau est comme une forêt où les chemins les plus empruntés deviennent des routes. L'IA nous téléporte instantanément à destination, mais nous ne développons jamais les routes cognitives qui constituent l'expertise réelle."
Cette érosion silencieuse de nos capacités cognitives soulève une question cruciale : quelles vont être les conséquences à long terme, et surtout, comment pouvons-nous utiliser l'IA sans sacrifier notre autonomie intellectuelle ?
Vers une symbiose intelligente
Synthèse et vision
Nous avons exploré ensemble un paradoxe troublant de notre époque : les mêmes outils qui multiplient notre productivité pourraient simultanément éroder nos capacités cognitives les plus précieuses.
Ces risques sont bien réels, comme l'attestent les études en neuroimagerie, les expériences cognitives et les témoignages d'experts que nous avons partagés. Mais cette prise de conscience n'est pas une invitation au techno-pessimisme voire à un rejet systématique de l'IA. Elle est plutôt un appel à développer une relation plus consciente et plus équilibrée avec ces technologies transformatives.
Une troisième voie existe réellement entre la résistance nostalgique et l'abandon cognitif. Cette voie est celle d'une véritable symbiose, où l'humain reste délibérément au centre de sa pensée, utilisant l'IA comme une extension plutôt qu'un substitut de ses capacités. Dans cette vision, l'IA devient alors un partenaire intellectuel lequel amplifie nos forces sans atrophier nos capacités fondamentales.
Comme l'a formulé le neuroscientifique David Eagleman : "Notre objectif ne devrait pas être de nous libérer de l'effort cognitif, mais de l'investir plus judicieusement. L'IA peut prendre en charge les aspects mécaniques et répétitifs de la pensée, libérant notre cerveau pour ce qu'il fait de mieux : la créativité authentique, l'intuition profonde et l'empathie humaine."
Cette nouvelle relation avec l'IA commence par une auto-évaluation honnête. Je vous invite à prendre un moment après avoir visualiser cette vidéo pour réfléchir à votre propre niveau de dépendance cognitive :
- Premièrement, quand avez-vous pour la dernière fois résolu un problème complexe sans consulter immédiatement l'IA?
- Êtes-vous capable de poursuivre une réflexion frustrante, ou abandonnez-vous rapidement pour demander à l'IA?
- Enfin avez-vous remarqué des changements dans votre capacité de concentration ou votre mémoire depuis que vous utilisez régulièrement ces outils?
Pour ceux qui reconnaissent certains signes d'atrophie cognitive, voici trois premières étapes concrètes que vous pouvez implémenter dès aujourd'hui :
- Dans un premier temps, adoptez la règle du "premier essai" : c’est-à-dire qu’avant de consulter l'IA, engagez-vous à consacrer au moins 10 minutes à essayer de résoudre le problème par vous-même. Ces moments d'effort sont précisément ce qui maintient vos circuits neuronaux en bonne santé.
- Puis pratiquez des "jeûnes d'IA" réguliers : ainsi désignez certains jours ou certaines plages horaires où vous travaillez délibérément sans assistance algorithmique. Considérez ces périodes non comme des contraintes, mais plutôt comme un "entraînement cognitif" essentiel.
- Pour finir, utilisez l'IA telle une partenaire de dialogue plutôt que comme oracle : c’est-à-dire qu’au lieu de demander directement des réponses, engagez une conversation où vous développez vos propres idées, que l'IA est à même ensuite d’enrichir ou questionner.
Si cette vidéo a résonné en vous, ma masterclasse “Comment utiliser l’IA pour devenir augmenté mais pas remplacé ?” vous éclairera concrètement sur la manière d’intégrer l'intelligence artificielle dans votre vie sans jamais compromettre vos capacités cognitives. C’est là le plus grand challenge de cette révolution qu’est l’intelligence artificielle: toujours penser de manière autonome, l’IA venant en complément pour nous permettre de le faire plus efficacement et profondément. Le lien est disponible dans la description.
Conclusion
En conclusion, j'aimerais partager cette réflexion du neuroscientifique Michael Merzenich, pionnier des recherches sur la neuroplasticité :
"L'histoire de l'évolution humaine est celle d'un cerveau qui s'est continuellement adapté pour répondre à des défis toujours plus complexes. Chaque fois que nous avons inventé des outils pour nous faciliter la vie, notre cerveau n'a pas cessé de s'améliorer - il s'est réorienté vers de nouveaux défis. La question aujourd'hui n'est pas de savoir si l'IA va nous rendre plus intelligents ou plus stupides, mais si nous aurons la sagesse d'utiliser cette puissance pour élever notre cognition vers de nouveaux sommets, plutôt que de la laisser s'atrophier dans le confort."
En résumé, la révolution de l'IA nous place face à un choix fondamental, peut-être le plus important de notre génération : deviendrons-nous progressivement les appendices cognitifs de nos algorithmes, ou utiliserons-nous cette technologie révolutionnaire pour amplifier ce qui nous rend fondamentalement humains?